Biographie Coulombe Marcel



Biographie Coulombe Marcel

Notice biographique de Marcel Coulombe

C’est à Saint-Thomas de Montmagny, chef-lieu de la Côte-du-Sud, qu’est né et qu’a été baptisé Marcel Coulombe, le 22 novembre 1843. Issu du mariage de Pierre Coulombe et de Lucie Mercier, Marcel grandit dans une famille nombreuse où tous les membres de la maisonnée tenaient un rôle précis ; le travail aux champs pour les garçons, les tâches domestiques pour les filles. Ainsi, les recensements de 1861 et de 1871 nous apprennent que notre aïeul était cultivateur avant de tenter « l’aventure gaspésienne ».

En ce sens, Marcel Coulombe serait débarqué à l’embouchure de la rivière Petite-Vallée au début des années 1870. Alors âgé d’une vingtaine d’années, notre aïeul venait pêcher sur les côtes gaspésiennes durant la belle saison, comme le faisaient plusieurs jeunes hommes de sa région. À l’époque, de nombreux sudcôtois fréquentaient les postes « d’en bas ». Engagés par des compagnies jersiaises ou au compte d’entrepreneurs locaux, ces « jeunes gens et hommes mariés […] partaient le printemps pour aller à la pêche à la morue en Gaspésie avec l’espoir d’y amasser un peu d’argent »[1]. Ainsi, Coulombe prenait le large une fois les glaces disparues pour revenir chez lui à Montmagny qu’une fois l’automne venu.

Ces voyages annuels furent toutefois brefs pour Marcel, qui prit part au mouvement migratoire de pêcheurs décidant de se fixer à demeure sur le littoral nord de la péninsule. En 1871, Marcel Coulombe passait son dernier hiver à Montmagny, tel qu’indique le dénombrement réalisé cette année-là. Quelques mois plus tard, suite à la saison de la pêche, voilà qu’il marie la jeune Victoria Brousseau, fille mineure de Georges Brousseau et d’Arthémie « Thémire » Boulet. Notre aïeule Victoria, née le 10 septembre 1854, est elle aussi originaire de Montmagny. À l’opposé de son mari, elle ne connu pas la capitale de l’oie blanche. À l’âge de trois ans, elle quitte les battures faisant face à la Grosse-Île dans une embarcation où s’entassaient toute la famille et ses biens. Direction la Côte-de-Gaspé pour « fonder » le village de Petite-Vallée.

Vue aérienne de Petite-Vallée. La terre de Marcel Coulombe est située à l’est (gauche). Source : Petite-Vallée et embouchure de la Rivière de la Petite-Vallée, comté Gaspé-Est, vers 1927. Bibliothèque et archives nationales du Québec.

L’installation

Suite à leur union qui eut lieu le 14 novembre 1871 dans la petite chapelle de Grande-Vallée, Marcel et Victoria se seraient installés à un peu moins d’un kilomètre à l’est de la rivière Petite-Vallée, sur un lot s’étendant de la grève jusqu’au sommet de la montagne. Ce terrain permettait facilement de conjuguer la pêche, l’agriculture et l’élevage, trois occupations nécessaires à la subsistance en ces temps et lieux. C’est sur cette terre couverte de pâturages et jouxtant l’Anse-à-Déry, tout juste au pied de la côte à « Ti-Jean Lachance », qu’ils bâtirent maison. À l’image des familles gaspésiennes typiques, Marcel, Victoria et les quatorze enfants qu’ils auront vécurent de la mer et de la terre, s’adaptant au territoire et suivant le rythme du temps et des saisons.

Marcel Coulombe et Victoria Brousseau. Source : Collection Marie-Ange Léonard.

Les frères Coulombe

Marcel n’était pas le seul Coulombe à Petite-Vallée. Dès le mitan des années 1870, il est rejoint par quelques-uns de ses frères désertant à leur tour les vieilles paroisses d’en haut pour tenter la vie gaspésienne. Ainsi, Narcisse, Pierre-Godefroi, Adélard et François-Xavier Coulombe s’installeront à Petite-Vallée pour quelques temps, probablement suite à l’invitation de leur frère. Certains d’entre eux fondèrent famille au village, mais après quelques années, ils finiront tous par déserter. Le premier, Narcisse, est décédé en avril 1877 à l’âge de 36 ans. Le second, Godefroi, ne passa que quelques mois à Petite-Vallée avant d’aller se fixer définitivement à Mont-St-Pierre où vivait son autre frère Pierre, ainsi que sa belle famille. Tous les deux assurèrent une importante descendance en Haute-Gaspésie.

Adélard et François-Xavier ont quant à eux épousé les sœurs Emma et Vitaline Boulet de Petite-Vallée, filles de François Boulet et de Louise Langlois. Installés au village, les deux couples eurent de nombreux enfants. À l’aube des années 1890, ces deux frères décident toutefois de vivre un second exil. Avec femmes et enfants, ils quittèrent la vallée pour une autre… C’est l’appel de la Matapédia, territoire de grands chantiers forestiers et de lots à coloniser.

Quand tout chavire…

Alors que ses frères quittaient Petite-Vallée, Marcel continuait à vivre sur son lopin de terre, à cultiver, défricher et pêcher. Sa femme et lui élevaient une famille nombreuse. En août 1894, Victoria donne naissance à son quatorzième enfant, Philippe. À l’aube de la quarantaine, les relevailles devaient être de plus en plus difficile pour la mère de famille. Comment s’est-elle remise de cette autre naissance ? Nous ne le savons pas. Toutefois, les registres de la paroisse St-François-Xavier nous apprennent le décès de Victoria quelques mois plus tard, en mars 1895.

Acte de décès de Victoria Brousseau. Source : Registres d’état civil du Québec, Collection Drouin.

Marcel se retrouve seul au gouvernail de la maisonnée, pouvant toutefois compter sur l’aide des enfants qui grandissent pour veiller sur le bien-être des plus jeunes. Dans le foyer, une certaine mouvance s’observe. D’abord, Adélard, l’aîné, se marie et amène vivre son épouse Rose-Délima dans la maison paternelle. D’autres enfants de Marcel quittent la demeure ; quelques garçons iront rejoindre leurs oncles à Amqui, les filles se feront engagères dans de grandes maisons de la haute-ville de Québec.

Un nouveau départ

Un peu avant 1905, Marcel quitte à son tour Petite-Vallée. La terre qu’il a défrichée est maintenant cultivée par son aîné Adélard, à qui il s’est donné. Avec quelques-uns de ses enfants qui ne sont pas encore mariés, le grand-père Marcel déménage ses pénates dans la vallée de la Matapédia, à Amqui puis à Saint-Léon-le-Grand, où résident alors la plupart de ses garçons.

Une prime de cinquante dollars octroyée par le gouvernement provincial lui permet de s’installer convenablement dans son nouveau milieu de vie. Cette subvention vient souligner la participation de Marcel et de sa défunte épouse au peuplement de la province, dans la foulée de la Loi des douze enfants adoptée en 1890 par le gouvernement d’Honoré Mercier. Cette loi accordait gratuitement cent acres de terre publique et/ou une prime d’un montant de cinquante dollars, aux parents de douze enfants vivants nés d’un légitime mariage. Mis au courant de cette mesure gouvernementale, Marcel a dû entreprendre les démarches afin de profiter de cette récompense. Ainsi, « il dû présenter une requête au secrétaire de la province, accompagnée de son acte de mariage, d’un extrait de naissance de chacun de ses enfants ainsi que d’un certificat devant un juge de paix, constatant le nombre de ses enfants et leurs noms ».

La dernière migration

Au cours des années 1910, Marcel déménage une dernière fois, suivant quelques-uns de ses garçons dans une nouvelle aventure de colonisation, aux confins de la rivière Restigouche au Nouveau-Brunswick. Ce territoire riche en ressources forestières offrait de nombreuses terres à défricher et à cultiver. Notre aïeul s’installera à Kedgwick, village qui avec Saint-Quentin et Saint-Jean-Baptiste-de-Restigouche deviendront les nouveaux patelins de Télesphore, Auguste, Gilbert, William et Philippe Coulombe.

Marcel décède le dimanche 30 août 1925 à Kedgwick, d’une gangrène sénile, tel qu’appert le certificat médical signé par le médecin de Saint-Quentin. Il sera enterré deux jours plus tard. Il était âgé de 82 ans, onze mois et dix jours.

Acte de décès de Marcel Coulombe. Source : Registres d’état civil du Nouveau-Brunswick, Collection Drouin.

 

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