Biographie Morency Abraham



Biographie Morency Abraham

"L'ÉTONNANT ABRAHAM

Abraham-François Baucher a été baptisé à Beaumont à sa naissance le 2 avril 1791, du légitime mariage de Guillaume Baucher, cultivateur de Saint-Michel et d'Angélique Turgeon.  Il était le douzième d'une famille de 13 enfants parmi lesquels huit ont survécu à l'enfance et dont cinq étaient des garçons. 

Fait remarquable au sujet de ses parents, Guillaume ne vécut que 48 ans, mais Angélique atteignit l'âge de 100 ans et quatre mois bien comptés.  Il était quant à lui, le sixième des 10 enfants issus du mariage en 1737, de Joseph Baucher à Geneviève Huôt, les fondateurs de la branche Morency de Beaumont.

Après une vie active peu banale pour un Baucher dit Morency, c'est à Québec qu'Abraham décédait le 23 mai 1872, âgé de 81 ans .  Animé de forts sentiments familiaux, il fut tour à tour: aubergiste à Saint-Michel et à Québec, marchand ambulant et général, simultanément à Saint-Michel, à Québec et à Saint-Jean-Port-Joli, maître d'école, huissier de la Cour du banc du Roi, tout en faisant parfois profession de cordonnier.

Il passa la majeure partie de sa vie à Saintt-Michel et à Québec; pourtant, c'est à Saint-Jean-Port-Joli qu'il devait aller faire son choix d'épouses:  Après une brève mais combien pathétique histoire d'amour la première fois, il devait entrer dans la riche famille des Bailly de Messein et des Aubert de Gaspé par son remariage.  Curieusement, ses héritiers, dont la plupart étaient installés à Saint-Jean-Port-Joli, semblent avoir eu pour partage, ni fortune, ni influence mondaine, sinon un certain sens des affaires et la jouissance de modestes immobilisations et négoces.

SES ACTIVITÉS

Outre la mention de son baptême, les registres paroissiaux le citent plus souvent qu'à son tour, comme témoin à titre de frère, oncle, beau-frère ou parrain et à chaque fois, il exhibe une belle signature quelque peu "fionée" et ainsi orthographiée: Abraham Beaucher dit Morency.   Il y est parfois indiqué qu'il fait profession de cabaretier ou marchand et il y est autant déclaré résident de Saint-Michel que de Québec.

Avoir voulu arriver à me faire une bonne idée quant à ses affaires, il m'aurait fallu entreprendre de dépouiller de nombreux greffes de notaires du temps, ce qui n'est pas une mince affaire en soi et pas mon sport préféré non plus. Mes timides tentatives ont été bien décevantes, j'ai appris certaines choses, j'aurais aimé tout savoir. Hélas, ça ira comme ça !

La chance m'avait fait tomber sur un documentaire qui traitait des colporteurs et du colportage au Bas-Canada à cette époque, que l'administration avait entrepris de régulariser en émettant des permis renouvelables annuellement.  Le texte comprenait une photocopie (ci-après) d'un tel permis qui par hasard en était un qui avait été émis au nom de notre Abraham Morency, en date 29 juillet 1814.  Faut-il imaginer qu'il parcourait les campagnes avec sa charrette pleine de produits de confection de vêtements, qui était sa spécialité, comme on le verra plus loin.

Il a 22 ans quand il épouse Catherine Morin âgée de 17 ans, en date du 11 octobre 1814. Ils établissent le ménage à Saint-Michel où naissent successivement: Guillaume le 5 juillet 1916, Hubert le 9 septembre 1817, Anasthasie le 15 février 1819 qui décède en présence de son père, à l'Hôtel Dieu de Québec le 18 octobre 1820.  La même année, Edouard naissait le 30 mars 1820.  Puis le 15 mai 1722, à l'Hôtel-Dieu de Québec, c'est la tragédie de la naissance de jumeaux, Frédéric et Frédériette, qui meurent tous les deux le 17 et de la mère qui décède à son tour le 24, en présence d'un Abraham impuissant et éploré. 

Quatre ans plus tard, soit le 29 mai 1826, le Notaire Germain-A. Verreault de Saint-Jean-Port-Joli dresse l'inventaire de la communauté des biens d'Abraham, marchand de Québec et de St-Jean-Port-Joli et de défunte Catherine, pour faire valoir la part qui revient aux trois enfants mineurs, qui sont sous la tutelle de leur père.  C'est qu'Abraham doit se remarier le mois prochain et les trois garçons orphelins de mère, doivent se voir avantagés de leurs parts d'héritage au préalable.

Effectivement, à l'église paroissiale de Saint-Jean-Port-Joli, le 27 juin 1826, était béni le mariage d'Abraham Baucher dit Morency et de Marguerite-Geneviève-Charlotte Bailly de Saint-Jean-Port-Joli, fille majeure de feu Honoré Bailly, écuyer et de feue Marguerite Duchouquet (veuve Dumoulin).  Signatures: G. C. Bailly, Abraham Beaucher, Lisanne De Gaspé, Philippe De Gaspé, écuyer (écrivain), Pierre Morin.

 

BAILLY DE MESSEIN

 

Famille noble de Montreuil en Lorraine, dont le descendant Nicolas vint au Canada dans les 1720, en qualité d'enseigne de troupe de marine pour devenir lieutenant en 1732.  Son fils François-Augustin eut beaucoup de succès dans les affaires comme marchand à Sainte-Anne-de-Varennes et amassa une jolie fortune.  Il avait épousé Anne Des Goutins, petite fille de Charles Aubert de la Chestenaye, l'ancêtre des de Gaspé, qui avait lui-même bâti une fortune considérable en Nouvelle-France comme marchand.  Il s'était porté acquéreur d'une dizaine de seigneuries dont celle de Port-Joly et avait été anobli par Louis XIV en 1693.

Son fils, Charles-François, devint prêtre-aumonier du régiment royaliste de M. de Beaujeu de Cap-St-Ignace.  Il fut grièvement blessé à Saint-Pierre de Montmagny en 1771, durant l'invasion américaine. 

Michel, cet autre fils de François-Augustin Bailly de Messein, devait aussi faire alliance avec la famille de Gaspé, en épousant en 1772,Geneviève, fille du seigneur Ignace Aubert de Gaspé.  C'est leur fils Honoré-Philippe, officier dans la nouvelle armée canadienne sous Salaberry, qui devint le beau-père de notre Abraham Baucher dit Morency.

N'ayant plus le commerce de marchandises sèches, les nouveaux mariés quittent Saint-Jean-Port-Joli pour l'Islet où Abraham devient maître d'école en plus d'être huissier, puis il ouvrit une boutique de cordonnerie pour fixer son fils Edouard.  Ils seront là pendant une vingtaine d'années, auront sept enfants, puis partiront pour Québec avec leurs trois seuls enfants survivants; Célina, Alexandre et Célestin.

Alexandre-(A.Morency & cie, grossiste en épicerie, marché Champlain): devait décéder en 1873, âgé de 30 ans.  Il laissait une fille et un fils dénommé aussi Alexandre, qui prit la relève du commerce, mais il ne paraît pas l'avoir fait

progresser. En 1904, il semble associé dans Marier & Morency, marchands de tabacs et barbiers du 94 du Pont. Ce dernier n'eut pas de fils pour perpétuer le nom.

Célestin fut charretier à St-Sauveur.  Il eut 14 enfants dont qu'un seul garçon et six des filles devinrent des adultes.     Wilfrid-George s'est installé à Montréal, a élevé deux filles et trois garçons, mais j'ignore comment il a gagné sa vie, comme c'est le cas aussi pour ses fils .  L'une des fillesain de Célestin, Laura-Blanche, qui décédait à Sillery en 1974, avait épousé à Québec, Louis-Charles Terreau, de la firme Terreau et Racine. Elle conservait précieusement un bel arbre généalogique montrant les ramifications Beaucher dit Morency et Petit dit St-Pierre, qui était le patronyme d'Adelaïde, l'épouse de Célestin (photocopiée partiellement, page 13).

Aucune évidence n'est venu m'indiquer, que la filiation en parallèle d'Abraham avec les familles de Gaspé et de Messein puisse lui avoir apporté quelques avantages marquants. La richesse et les honneurs ont souvent été éphémères et ces célèbres familles n'y ont pas échappé. Elles ont connu toutes deux, de récurrents revers de fortune à chacune des générations qui se sont succédées.  

 

Les fils d'Abraham et de Catherine Morin

Les enfants issus du premier mariage qui ont survécu à l'enfance, ne furent donc que: Guillaume, Hubert et Edouard.  Leur histoire que nous allons maintenant tenter de cerner, se limite en somme à celle des descendants d'Edouard qui sont les seuls du premier lit à s'être perpétués.

Guillaume fut pilote, il vécut à L'Islet et Saint-Aubert, n'eut que deux filles de son mariage en 1843 avec Angéline Breton-Lalancette et décédait à l'âge de 35 ans.

Hubert fut aussi pilote, mais avec pied-à-terre à Québec.  De son mariage en 1846 avec Julie Tremblay, naquirent quatre filles et un fils dont seules deux filles pourraient avoir vécu plusieurs années.

Dans les annuaires Marcotte des années 1850 à 1875 à Québec, on y voit qu'Abraham est toujours greffier et qu'il demeure chez son fils du deuxième lit Alexandre, qui est grossiste en alimentation au marché Champlain.  Durant la même période, Hubert fait aussi du commerce et opère un petit hôtel genre cabaret, vraisemblablement les entreprises qu'Abraham exploitait depuis longtemps à Québec. 

Dans les registres de Notre-Dame-de-Québec, les dates des décès des personnages impliqués dans ce scénario, coïncident avec la cessation de toutes leurs activités:

Mme Bailly part la première en 1862, âgée de 63 ans.
Abraham à son tour décède en 1870, à l'âge de 80 ans.
C'est Alexandre qui suit en 1873, âgé que de 30 ans.
Puis c'est Hubert qui l'année suivante meurt à 55 ans.

Des enfants issus des deux mariages d'Abraham, il ne subsistait alors que Célestin du deuxième lit, qui aura 63 ans à sa mort en 1909.  Edouard pour sa part n'en était qu'à sa 36e année à son décès en 1856.  Ainsi, Abraham aura enterré 11 de ses 13 enfants.

Aucun n'avait hérité de sa robustesse, ni de son envergure. Ce n'était que partie remise, ses petits-fils Louis et Edouard (à Edouard), devaient atteindre respectivement les 94 et 81 ans et eurent une vie très active dans les affaires.

À l'Islet, Edouard était déjà âgé de 27 ans, quand il épousa Josephte Gagnon qui lui a donné sept enfants dont cinq devaient lui survivre, après neuf courtes années de vie familiale. Restée seule avec tous ces jeunes enfants dont l'aînée n'avait tout juste que sept ans, dut-elle se résoudre à tous les placer en adoption?  Elle-même devait se remarier quatre ans plus tard, soit le 24 avril 1860 avec Joachim Lefebvre.

Je n'ai pas trouvé ce que sont devenues les trois filles; Catherine, Hameline et Alice qui ne se sont pas mariées éventuellement.  Par contre le sort des deux garçons a été plus facilement vérifiable; Edouard-Dosithée a été vraisemblablement recueilli par son oncle Hubert à Québec, tandis qu'Urbain-Louis avait été pris en élève à Saint-Jean-Port-Joli par l'oncle Léandre Dutremble-Desrosiers, dont je n'ai pas réussi à établir la filiation par rapport à nos Beaucher dits Morency.  Il avait préalablement été parrain pour l'un des enfants d'Edouard." Marcel Morency

dans Le Bauché dit Morency Bulletin del'Association des familles Morency vol. 7 no mars 1997


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