Biographie Lalonde Jean



Biographie Lalonde Jean

Embarqué sur le bateau le Brésé soldat de la compagnie de Monteil au régiment de Poitou arrivé le 30 juin 1665 à Québec

Les Lalonde, de la Normandie à la Nouvelle-France (Texte provenant de Pierre Lalonde, participant de NosOrigines)

On trouve l'origine de la famille Lalonde dans le diocèse de Rouen en Normandie, France.

En 1665, notre premier ancêtre Jean de Lalonde avait 25 ans quand il arrive à Québec, en Nouvelle-France comme soldat pour combattre les Iroquois. Il est le fils de François-Philippe Lalonde et de Jeanne Duval de Rouen en Normandie. En 1687, il demeurait à Baie d'Urfé en Nouvelle-France, quand il fut tué par les Iroquois, à l’âge de 47 ans.

Il n’a jamais été prouvé que Jean ait fait partie du Régiment de Carignan, car après avoir consulté le livre sur le sujet de Michel Langlois, aucun soldat ne venait de la Normandie. Lorsqu’il est arrivé en Nouvelle-France en 1665, il n’est pas question qu’il y ait eu des soldats sur ce bateau.

Cependant, j’avoue que lorsqu’il demeurait à D’Autray (Lanoraie) et qu’il a signé un contrat de mariage devant le notaire Antoine Adhémar qui faisait partie du Régiment de Carignan cantonné à Sorel et que les témoins qui ont assisté à son mariage étaient tous des soldats du Régiment de Carignan. Ça m’intrigue car on le surnommait Lespérance et il y avait d’autres soldats qui portaient ce surnom (Viau par exemple).

Je n’ai jamais été certain du nom de Lalonde et de la particule qui précédait son nom. Était-ce un Jean quelconque venant de la région de Lalonde près de Rouen ? Si les registres du Havre n’avaient pas été détruits par les Allemands lors de la guerre 1939-45, nous aurions pu chercher une certaine Jeanne Duval ayant été mariée à un certain Philippe. Malheureusement nous ne pourrons jamais faire cette recherche.

On a aussi dit que, lorsqu’il allait travailler aux champs, il avait toujours avec lui son mousquet afin de se protéger des Iroquois et s’il possédait un mousquet, c’est qu’il avait déjà été soldat d’un quelconque régiment.

Quand on retrace les branches de l'arbre généalogique des Lalonde, autant du côté paternel que maternel, on trouve des ancêtres provenant de plusieurs régions de France, mais aussi des lignes qui viennent de la Nouvelle-Angleterre, de l’Angleterre et de l’Écosse.

Le père Archange Godbout qui a fait des recherches dans les registres de Notre-Dame du Havre pour les années 1595 à 1610 et 1635 à 1660, n’y a trouvé aucun Lalonde. Est-ce que Jean de Lalonde serait né au Havre avant 1635 et que sa famille aurait quitté cette ville peu après sa naissance ? L’origine du nom Lalonde est cependant bien normande. Une forêt, un château, un village et plusieurs hameaux en Normandie portent le nom de La Londe. Il est probable que les ancêtres de Jean de Lalonde venaient d’un de ces villages ou de la forêt de La Londe.

En 1630 et 1668, il y a eu deux épidémies de peste à Dieppe.

En 1630, la ville de Dieppe eut le malheur d'être affligée de la peste qui fût communiquée par une cargaison de souliers. La contagion y fit un grand ravage.

Puis, dans le mois d'août 1668, la peste fut apportée de Rouen à Dieppe dans un sac de procédure qu'un des habitants de Dieppe fit retirer de chez son procureur, mort à Rouen de ce mal. Cette peste fit périr 9 à 10 milles habitants de Dieppe pendant les 5 premiers mois de ce fléau.

En 1642, Paul Chomedey de Maisonneuve fonde Ville-Marie (Montréal).

En 1643, mise sur pied de la confédération de la Nouvelle-Angleterre formée par les colonies du Connecticut, New Haven, Plymouth et Massachusetts.

En 1644, Descartes publie ses « Principes de philosophie » dans lesquels il écrit “ Je pense, donc je suis ”.

En 1648, révolution de Cromwell en Angleterre.

En 1653, la grande recrue est envoyée à Ville Marie (Montréal) pour combattre les Iroquois.

En 1654, Louis XIV est couronné roi en France.

En 1662, on commence la construction du palais de Versailles.

En 1664, les Anglais s’emparent de la Nouvelle-Amsterdam (fondée en 1624 par les Hollandais) et la renomment New-York.

En 1665, lors du premier recensement, on compte 3215 personnes en Nouvelle-France.

L’arrivée des troupes françaises

À cette époque, la traite de fourrures avec les Indiens était menacée à cause des attaques des Iroquois, ce qui faisait péricliter les profits du Trésor royal. Colbert, premier ministre du roi Louis XIV, obtint la permission d’envoyer l'armée en Nouvelle-France pour stabiliser la situation et améliorer les recettes de la France. En 1665, dans le but d’assurer la paix et la tranquillité à la colonie qui était toujours exposée à périr, 1200 soldats du régiment de Carignan-Salières allèrent s’embarquer à la Rochelle pour la Nouvelle-France.

On a dit et répété que Jean de Lalonde faisait partie du régiment de Carignan-Salières et, parce qu'on le retrouve à Sorel en 1669, on crut qu'il avait fait partie de la compagnie de Monsieur de Saurel. Il se serait alors embarqué au Havre pour arriver à Québec à la troisième semaine d’août 1665 sur le bateau Aigle d’or ou Saint-Siméon. Aucune preuve ne vient cependant étayer cette affirmation. Mais plusieurs soldats surnommés l’Espérance sont arrivés avec le régiment de Carignan. Cependant, les nombreuses difficultés que rencontrent les chercheurs lorsqu'ils étudient la composition de ce régiment interdisent toute certitude (Hélène-Andrée Bizier)

Une autre possibilité est que Jean de Lalonde aurait fait partie de la Compagnie de l'Allier confiée au capitaine Alexandre Berthier. Le 26 février 1664, cette compagnie, comme celles du Chambellé, de l'Orléans et du Poitou sont embarqués à La Rochelle sur deux navires, le Brésé et le Téron. Les hommes de ces quatre compagnies sont placés sous les ordres du marquis de Tracy et partent pour Cayenne. Là, M. de Tracy somme le gouverneur de rendre l’île au roi de France, ce qu’il fit sans difficulté. Puis, il séjourne avec ses troupes dans les îles de la Martinique et de la Guadeloupe. Au printemps 1665, il met à la voile en destination de Québec, où il arrive le 30 juin 1665. À cause du travail déjà accompli par les troupes dans les colonies antillaises, les hommes de Tracy auraient séjourné à Québec et dans la région, plutôt que d'aller construire des forts sur le Richelieu comme le firent les troupes du régiment de Carignan.

C'est peut-être pourquoi on retrouve Jean de Lalonde au collège des Jésuites de Sillery. En 1666, au recensement, il y a Jean de Lalonde, âgé de 22 ans résidant à Sillery, près de Québec. Il est inscrit sur la liste du collège des Jésuites et il déclare comme occupation, domestique. Il n'est pas question de transformer le valeureux soldat en humble serviteur des Jésuites, mais de préciser dans quelles circonstances le jeune homme a pu traverser l'Atlantique. Le fait qu'il séjourne à Québec en 1666 et vraisemblablement en 1667, indique qu'il faisait sans doute partie des troupes arrivées à Québec en juin 1665 avec M. de Tracy.

Le régiment de Carignan avait été levé en France par le prince Thomas-Pierre de Savoie, prince de Carignan, dont il porta le nom ; il avait eu pour noyau la compagnie des gardes de ce prince célèbre. Ce régiment se distingua par un grand nombre de combats et, après la paix des Pyrénées en 1659, le prince de Carignan en fit cadeau au roi Louis XIV ; et ce régiment fut dès lors assigné dans l’armée régulière.

Dans son « Histoire de Sorel », l’abbé Couillard-Després écrit « Toute la population canadienne et le clergé, ayant à sa tête l’illustre Mgr de Laval, se rendent au-devant de M. de Tracy qui porte le titre de vice-roi de la Nouvelle-France. Jamais depuis la fondation du pays, pareil déploiement militaire ne s’était vu. Les quatre compagnies des régiments de Chambellé, d’Orléans, du Poitou et de Broglie, qui accompagnent le vice-roi, se joignent aux quatre premières arrivées le 18 juin 1665 sur le vaisseau Le Gagneur. Le 19 août et le 12 septembre 1665, huit autres compagnies du régiment de Carignan-Salières viennent renforcer les troupes royales. Jean Talon, appelé à l’intendance du pays, met pied-à-terre en compagnie de Monsieur de Courcelles qui arrive en qualité de gouverneur. Les Canadiens sont dans la jubilation. On se prend à espérer des jours meilleurs. »

En 1666, les miliciens du régiment de Carignan-Salières pacifièrent les Iroquois et obtinrent ainsi une tranquillité bienfaisante pour la colonie pour les seize années suivantes, jusqu’en 1682. Le régiment resta en Nouvelle-France pour trois ans, puis fut rappelé en France en 1668. Mais environ 400 soldats et 30 officiers acceptèrent l’offre du roi et préférèrent se fixer dans la colonie. Le roi accorda des seigneuries aux officiers capables de coloniser, une allocation de 150 livres aux sergents et de 100 livres aux soldats.

Quand les miliciens quittaient le régiment pour aller défricher une terre et se marier, il était coutume que « le Gouverneur général faisait distribuer aux mariés un bœuf, une vache, un cochon, une truie, un coq, une poule, deux barils de chair salée, onze écus avec certaines armes que les Grecs appellent keras. » (Dumas S., p.81)

Officiers et soldats s’établirent sur les bords de la rivière Richelieu qui avait été le théâtre de leurs exploits. Les seigneuries de Contrecœur, de Saint-Ours, de Verchères, de Chambly, de Sorel, de Lavaltrie eurent pour premiers seigneurs, des officiers du régiment de Carignan et pour premiers colons, des soldats de ce régiment, ceux-ci se regroupant de préférence autour de leur chef respectif.

Jean de Lalonde s’installe en Nouvelle-France

Jean de Lalonde fut l’un de ceux qui acceptèrent de rester en Nouvelle-France.

Extraits de « Les Filles du Roi en Nouvelle-France » par Silvio Dumas :

- Jean de Lalonde passe trois contrats de mariage successifs devant notaire avec 3 filles du roi, avant de se marier finalement en 1669 à Marie Barbant.

1. Le 4 novembre 1667, il passe un contrat de mariage devant le notaire Romain Becquet, avec Françoise Hermel (Herbert, Herrubert, 28 ans) de Pointe-aux-Trembles, fille d'un hôtelier du Havre, qui épousa plutôt Jean-Baptiste St-Amour, le 3 mai 1668. Elle apportait des biens estimés à 300 livres. (p.257)

Le 19 octobre 1668, Jean de Lalonde signe un contrat devant le notaire Romain Becquet pour travailler à la seigneurie d'Autray à Lanoraie au profit de Anne Gasnier, veuve du seigneur Jean Bourdon.

Le 21 août 1655, à Québec, Anne Gasnier (1611-1698 = 87 ans) avait épousé en deuxième noce, Jean Bourdon (1602-1668 = 66 ans), sieur de Saint-François et de Saint-Jean, près de Québec. En octobre 1645, Jean Bourdon est gouverneur intérimaire de Trois-Rivières. En 1647, il est élu procureur syndic des habitants. En 1651, il est procureur général des habitants de la Nouvelle-France. En 1663, il devient procureur général du Conseil souverain. Jean Bourdon a aussi acquis plusieurs concessions. En 1636, concession de la Rivière au Griffon ; en 1637, concession de la seigneurie d’Autray ; en 1653, concession de la seigneurie de Dombourg (Neuville ou Pointe-aux-Trembles) ; en 1655, concession de l’arrière-fief Ste-Anne dans Lauzon.

2. Le 27 septembre 1669, Jean de Lalonde passe un deuxième contrat de mariage devant le notaire Pierre Duquet avec Marie Poiré, 28 ans, fille de feu Toussaint Poiré & feue Catherine Chatou de la seigneurie d'Autray à Lanoraie. C’est une Parisienne de la paroisse Saint-Laurent, qui épousa finalement Jean Hardy, le 21 octobre 1669. Elle apportait des biens estimés à 950 livres et un don de 50 livres du roi. (p.315)

3. Le 13 octobre 1669, il passe un troisième contrat de mariage devant le notaire Pierre Duquet, avec Perrette Vaillant, fille de Louis Vaillant & Marie Samson, une Parisienne de la paroisse Saint-Germain l'Auxerrois, qui avait des biens estimés à 250 livres et un don de 50 livres du roi. Nulle trace de cette fille après 1669. (p.341)

Le 22 octobre 1669, juste avant son mariage à Marie Barbant, Jean de Lalonde obtint une terre de Anne Gasnier sur sa seigneurie d'Autray. La seigneurie est située à Lanoraie, à l'est de Montréal, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, en face de Sorel qui est sur la rive sud du fleuve.

Mariage de Jean de Lalonde (1640 - 1687 = 47 ans) et Marie Barbant (1639 - 1702 = 63 ans)

4. Le 14 novembre 1669, il se rend chez Gabriel Gibaud dit le Poitevin l'un des pionniers de Lavaltrie qui, pour lors, vit à Sorel, afin de passer devant le notaire Antoine Adhémar, un contrat de mariage avec Marie Barbant, âgée de 30 ans, qui apportait des biens estimés à 200 livres. (p. 175). Il déclare qu’il est originaire de la paroisse Notre-Dame du Havre, diocèse de Rouen en Normandie. Marie Barbant (Barbary, Baban), née vers 1639, est originaire de Saint-Rémy de Dieppe, diocèse de Rouen en Normandie. Elle est la fille d’Alexandre Barbant et Marie LeNoble. À la signature du contrat, on retrouve d'autres soldats dont Adrien Bétourné dit Laviolette et Mathieu Batanchot dit Lalande. Mais l’acte de mariage est introuvable. Le mariage a peut-être eu lieu à Lanoraie, le même jour. Le jeune couple habite probablement à la seigneurie d’Autray, à Lanoraie.

Transcription de l'acte de mariage

Pardevant moy Anthn (Antoine) Adhemar nore (notaire) Royal et tens (témoins) soubznes (soussignés)
Establis en leurs personnes Jean de Lalonde, natif
de la ville du Havre, paroisse Notre-Dame, archevêché de Rouen,
fils de feu Philippe et de Jeanne Duval
dune part et Marie Baban fille de Alexandre et de
Marie le Noble, native de la ville de Dieppe, paroisse de
St-Rémy, archevêché de Rouen daep (d’autre part), lesquelles partie de leur
bon gred (gré) et libre volonté ont promis et promettent de se prendre
a loyal mariage - - - - - - -  de lune ou de laue (l’autre) des
parties - - - - - - - nore (notre) Ste m(ère) lEsglise
C. (catholique) A. (apostolique) et R. (Romaine) - - - - - - - et
du pnt (présent) mariage led (le dit) de Lalonde a déclarer q (que) lad (la dite)
Baban sa future épouse a promis d’apporter la somme de
deux cens livres en argent ou hardes a quoy  - - -
a este entre lesd (les dites) parties esvalué laquelle somme
de deux cents livres qled (que le dit) de Lalonde a reçu et recognaist de fait et
den jr (jouir) sur tous et chasguncs des biens pntz (présents) et advenir
que tant q (que) luy soint (soit) repettes sur le plus liquide de
tous et chasguncs des biens en cas de prédécès et pour
augmentation de douaire led (le dit) de Lalonde a de son bon
gred (gré) et libre volonté donné a lad (la dite) Baban sa (future)
espouse la somme de trois cens livres tr (tournois) - - -
les enfants héré (héritiers) dud (du dit) de Lalonde laql (laquelle) some de trois cent
livres seront paies a lad (la dite) future épouse dans
un an après le décès dud (du dit) de Lalonde moynt (moyennant) quoy
lad (la dite) Baban promet ne rien plus demander sur les
biens et héreditte dud (du dit) de Lalonde desrogeant quand
a ce lesd (les dites) parties de leur bon gred (gré) aux coustumes de la
prévosté et vi(com)pté de Paris et en cas
que lesd (les dits) futurs mariés na(yent) point des enfants
procréés du présent mariage - - - de Lalonde et Baban
futurs mariés se sont faictz  donnnaon (donation) réciproque
lun a laues (l’autre) et (au) der (dernier) survivant de tous et chascungs
leurs biens pnts (présents) et advenir ou q (qu’ils) soient et puissent
estre et en quoy qui concistent ou puisse concister
et pour plus grande valeur de toutes espèces
et pour que le der (dernier) survivant fr (faire) desd (de ses dits) biens a leurs
plaisirs et volontés
et pour plus grand validitté du pnt (présent)
acte en ce que porte donnaon (donation) lesd (les dites) parties veulent q (qu’il) soint
insignuer et enregistrée en la souveraine Cour de Kuebec
ou aue (autre) pré requis y constituant a ses fins leursdtz (leurs dits) adi
procurs (procureurs) les pré adtz requis postulants lesd (les dites) causes
lun pour requérir et laue (l’autre) pour consentir à linsignuaon
des parties # fr (faire) tout de mesmes amener lesd (les dits) Instituants feront ou pourront fr (faire)
sy pnts (présentes) en estaient promettant ne les révoquer aingz (ainsi) de lad (la dite)
charge de procur (procureur) les  - - - - - - - a peyne de
(tous) depens dom(ages) et (Int)erests et a des fins et
(pour) lentiere  - - - - - - - dessus lesd (lesdites)
parties chacun comme les  - - - - - - - ont obliges leurs biens
pnts (présents) et advenir qu (qu’ils) ont so(ubmis) aux rigueurs de justice
de ce pais et ainsy lont promis et juré renonsant
aux reons (révocations) a ce requises et necessres (nécessaires) faict et
passé aud (au dit) Saurel et maon (maison) de Gabriel Gibaud
habitz (habitant) dud (du dit) lieu le quatorzième novembre mil six
cens soixante neuf après midhy en pnce (présence) de
Ad(rien) Betourné, Vincent Mauriceau hab (habitant) dud (du dit) Dautray
Led (le dit) Gibaud, Nalia Batanchon, Louys Jouan hab (habitant) de St Ours,
Pierre Bedard, Jacques Bichounet hab (habitant) de Sre (seigneurie) de Varenes
Meric Arpin hab (habitant) de Contrecoeur, Pierre Amans Mre (maitre) chirurgien
dud (du dit) Contrecoeur, Jean Bertrand dit Grandpré, Fran(çois) bonan dit la Bardette
soldat de la Comp(agnie) de Mr St Ours, Marie Dehais femme Dud (du dit) Betourné
et Susanne Durand femme dud (du dit) Gibaud. Ceux quy ont sceu
signer ce sont sousnes (soussignés). Lesd (les dites) parties et aues (autres) ont dit ne savoir
signer de ce requiis suivant lordce (l’ordonance) mais ont fait leur marque
 
Texte paléographié par Denise Cousineau à Laval, le 10 février 1953. Vérifié par Diane Mondou

On peut supposer que Marie Barbant était arrivée en Nouvelle-France sur le Saint-Jean-Baptiste qui quitta Dieppe au printemps de 1669. Ce bateau était frété par le sieur Guenet de Rouen et commandé par le sieur Philis. Madame Anne Gasnier, veuve du seigneur Jean Bourdon, accompagnait ce convoi de filles du Roy. Sœur Marie de l’Incarnation parla de ce convoi dans une de ses lettres en ces termes « Madame Bourdon a été chargée en France de 150 filles que le Roi a envoyées en ce pays par le vaisseau normand. Elles ne lui ont pas peu donné d’exercice durant un si long trajet car, comme il y en a de toutes conditions, il s’en est trouvé de très grossières et de très difficiles à conduire. Il y en a d’autres de naissance qui sont plus honnêtes et qui lui ont donné plus de satisfaction. » (Silvio Dumas, Les filles du Roi en Nouvelle-France)

 

En 1670, traité clôturant les hostilités ouvertes en 1666 entre Charles II d’Angleterre et Louis XIV de France ; il affirme l’emprise française en Europe.

Le 15 janvier 1671, Anne Gasnier proteste devant le notaire Romain Becquet à propos des travaux inachevés sur sa seigneurie. Jean de Lalonde lui signera plus tard (le 11 mars 1674) une obligation de 300 livres.

Le 6 mai 1671, le premier enfant de Jean de Lalonde et Marie Barbant naquit. Il est baptisé Jean à Sorel. Il mourra jeune ; il est décédé avant le recensement de 1681.

En 1672, naît Marie-Madeleine de Lalonde. Mais on ne retrouve pas son acte de baptême. Le 18 février 1686, elle épousera, à l’âge de 14 ans, Guillaume Daoust alors âgé de 41 ans, dont elle aura 8 enfants, les ancêtres de la grande famille Daoust.

Le 13 novembre 1673, Jean de Lalonde vend sa terre à d'Autray.

Le 13 juillet 1674, il est engagé avec Robert Henry pour cultiver une terre de François-Marie Perrot, gouverneur de Montréal et sa femme, Madeleine Laguide dit Meynier, à l'Île Perrot, au confluent de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent. Il reçoit quatre bœufs de travail, trois vaches, un taureau et des bâtiments pour entreposer les outils et le grain. En échange, il promet de donner à Madame Perrot quatre minots de grains pour chaque arpent de terre labourée. Mais cette association ne fonctionne pas. Perrot fait la traite des fourrures avec les Indiens en leur donnant de l'eau-de-vie et Jean ne voulait pas être complice de cette manœuvre illégale. Le 17 mars 1675, Jean résilie son bail à l’Île Perrot et il revient s’installer à Ville-Marie chez Jean Gervaise.

Le 10 octobre 1675, un deuxième fils, Jean-Baptiste de Lalonde, est né à la mission du Haut de l’Île. Il est baptisé le même jour à l’église Notre-Dame de Montréal (appelé aussi Ville-Marie). Le 3 février 1698, Jean-Baptiste (23 ans) épousera Marguerite Masta (17 ans) dont il aura 1 enfant. Le 24 octobre 1701, il épousera Jeanne Gervais (22 ans) dont il aura 8 enfants.

Le 20 octobre 1676, Jean Gervaise, avec 13 autres citoyens de la région montréalaise, dénonce le commerce honteux de Perrot avec les Indiens et suggère les moyens d'y mettre un terme.

En 1653, Jean Gervaise, dont le nom devint Gervais, est arrivé de Touraine avec M. de Maisonneuve, fondateur de Montréal, dont il reçut une terre de 30 arpents située sur la rue St-Sulpice actuelle, à peu près à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’édifice de la compagnie de papier Rolland. En 1654, quatre mois après son arrivée, Jean Gervaise épousait Anne Archambault, qui auparavant avait été involontairement bigame pendant trois ans. Jean Gervaise est qualifié par Faillon « d’homme grave et sensé ». Il devint l’un des plus importants colons de Ville-Marie. Il était aussi boulanger. En 1657, il fut le premier marguillier de l’église Notre-Dame. De 1673 à 1688, il exerça la charge de procureur fiscal, c’est-à-dire de représentant du public auprès des tribunaux. Puis il devint juge de 1674 à 1689.

En 1676, la paroisse des Saints-Anges de Lachine est ouverte.

En 1676, le Conseil souverain établit les « Règlements généraux de police » pour la ville de Québec : Interdiction est faite aux Protestants de s’assembler, aux habitants d’héberger des femmes de mauvaise vie, condamnation de la prostitution et du vagabondage, proscription de la mendicité sans certificat de pauvreté de la part du curé, prohibition de l’ivresse dans les cabarets.

La famille Lalonde s’installe à Sainte-Anne de Bellevue

Le 28 septembre 1677, le père Pierre Rémy, secrétaire des Sulpiciens, donne à Jean de Lalonde une concession de terre située au bord du lac St-Louis entre la pointe des rapides et la pointe des rats musqués.

Le 10 décembre 1678, Jean de Lalonde, ses deux enfants (Marie-Madeleine et Jean-Baptiste) et sa femme Marie, enceinte de 7 mois, sont les premiers colons qui s’installent dans une concession de 120 arpents de terre dans la mission de Saint-Louis du Haut de l’Île, qui deviendra plus tard Baie d'Urfé.

Le 7 février 1679, un troisième fils, Jean, naquit à Côte Saint-Pierre de l’île de Montréal ; le 12 février, il est baptisé Jean à l’église des Saints-Anges de Lachine. Le 2 février 1682, il meurt de la fièvre à l’âge de 3 ans, à la mission du Haut de l’île de Montréal et est inhumé aux Saints-Anges de Lachine le lendemain.

En 1679, la population de la Nouvelle-France atteint 9400 personnes.

En 1679, le père Hannepin, jésuite, découvre les chutes du Niagara.

En 1679, le parlement de Londres divisé en deux clans, les whigs et les tories, vote l’Habeas corpus qui précise les garanties individuelles et protège le citoyen des arrestations arbitraires.

En 1681, les premiers chèques font leur apparition en Angleterre.

En 1681, au recensement, Jean de Lalonde est inscrit à la Côte Saint-Pierre, dans le fief Verdun. Il déclare 40 ans (donc il serait né vers 1641). Il habite avec sa femme Marie, 42 ans ; Madeleine, 9 ans ; Jean-Baptiste, 6 ans ; Jean, 3 ans. Un domestique habite chez eux, Georges, 16 ans. Jean possède 1 fusil, 4 bêtes à cornes, 12 arpents de terre labourable au Haut de l’Île.

Le 26 octobre 1682, Jean obtient une autre concession de 120 arpents sur les bords du lac Saint-Louis, accordée par François Dollier, supérieur du séminaire des Sulpiciens de Montréal. Ce lot à Baie d'Urfé est situé à la Pointe Saint-Louis, adjacente au terrain réservé pour la construction de l'église paroissiale.

Aujourd'hui, ce terrain commence à la Pointe Caron et va jusqu’au chemin de fer. Les rues Westchester, Warwick, Cornwall, Victoria et Surrey de Baie d'Urfé traversent la propriété. La rue Dorset la coupe au milieu et, au bord de l'eau, se trouve le Yacht Club de Baie d'Urfé.

En 1682, ce territoire est considéré comme une mission de la paroisse des Saints-Anges de Lachine. Comme il n'y a pas d'église, c'est dans la maison de Jean de Lalonde que le curé Rémy fait des baptêmes et « dit ordinairement la messe de cette mission ».

En 1682, la guerre avec les Iroquois recommence. La région de Baie d'Urfé est très exposée étant la colonie le plus à l’ouest, en plein territoire des Indiens.

En 1682, Cavelier de La Salle explore la Louisiane ; l’empire français en Amérique s’étend depuis Québec jusqu’au delta du Mississipi.

En 1682, en Angleterre, Halley observe une comète.

En 1682, à Londres, Newton explique le principe de la gravitation universelle.

En août 1684, Jean de Lalonde est nommé marguillier de la Mission du Haut de l’Île.

Le 21 août 1684, naît Guillaume de Lalonde à la mission du Haut de l’île de Montréal. Son certificat de baptême aux Saints-Anges de Lachine indique qu'il est né exactement à minuit. Le parrain est Guillaume Daoust son oncle, alors parti en guerre contre les Iroquois. La marraine est Marie-Madeleine de Lalonde, sa sœur. Le 27 avril 1710, Guillaume (26 ans) épousera Marie-Madeleine Hélène (Sarah Allen) (19 ans) dont il aura 13 enfants.

En 1685, une chapelle est construite sur la terre de Jean de Lalonde, et l'évêque Saint-Valliers inaugure la paroisse sous le nom de St-Louis du Haut de l’Île, qui deviendra Baie d'Urfé, d'après le nom du premier curé, François Lescaris d’Urfé, sulpicien. Jean de Lalonde en est le premier marguillier.

En 1685, le duc d’York, Jacques II, devient roi d’Angleterre, à la mort de son frère Charles II.

Le 15 novembre 1686, Jean de Lalonde obtient une nouvelle concession de six arpents, accordée par François Dollier.

Le 21 mars 1687, vente de la concession de 120 arpents (acquise le 26 octobre 1682) au sieur de Blainville.

Le temps, une certaine prospérité et la fidélité de Lalonde à l'île qu'il ne quitte pas malgré le péril constant, le font accéder au rang de notable.

Le 29 septembre 1687, les Iroquois attaquent Jean et quatre autres travailleurs dans les champs près de leur maison et ils sont tués à l'endroit connu aujourd'hui sous le nom de baie d'Urfé. Les victimes sont enterrées à la chapelle Saint-Louis. Jean de Lalonde avait 47 ans ; il laisse dans le deuil sa femme Marie (48 ans), ses deux garçons, Jean-Baptiste (12 ans) et Guillaume (3 ans) ainsi que sa fille Madeleine (15 ans), mariée l'année précédente à Guillaume Daoust.

Inhumation : Le 30 septembre 1687, sont inhumés dans le cimetière de l'église de la paroisse des Sts-Anges-Gardiens de Lachine, dans un même tombeau, les corps de

  • Jean de Lalonde dit Lespérance, laboureur âge de 47 ans,
  • Pierre Boyneau, dit LaJeunesse, laboureur, âgé de 38 ans,
  • Pierre Perthuys âgé de 24 ans,
  • Henry Fromageau, laboureur, âgé de 27 ans,
  • Pierre Péliseau, âgé de 20 ans, lesquels ont été tués par le Iroquois.

Ces inhumations ont été faites en présence des nommés Daoust, Couttaud, DuTertre  ... mais peut-être que la chapelle St-Louis de Ste-Anne du-bout-de-l'Île, Île de Montréal n'avait pas de registre à cette époque et que tous les actes étaient inscrits à Lachine ?

En 1866, les dépouilles furent exhumées du cimetière de la chapelle de St-Louis et inhumées à nouveau dans la crypte de l'église de Ste-Anne de Bellevue par Georges Chèvrefils, curé de la paroisse.

Le 19 janvier 1688, 4 mois après la mort de son mari, Marie Barbant fait dresser l'inventaire des biens qu'elle avait eu en commun avec Jean de Lalonde. On relève de la vaisselle, 4 barres de savon, 8 haches, 3 minots de fèves, 76 minots de mais, un baril de saindoux, 1 vache, 2 cochons. La terre et l’inventaire incluant les animaux est évalué à 100 livres ou 100 jours de travail. L’inventaire mentionne aussi des dettes de 15 livres. Le même jour, Marie Barbant s'engageait à épouser Pierre Tabaut dit Lepetit Léveillé, veuf de Jeanne-Françoise Roy et père de quatre enfants. Aucun enfant n'est issu de cette deuxième union de l'ancêtre féminine des Lalonde, qui est décédée à une date inconnue, peut-être lors de l’épidémie de variole.

En 1688, on met sur pied des bureaux des pauvres à Québec, Trois-Rivières et Ville-Marie pour fournir la subsistance aux mendiants et aux chômeurs.

En 1688, le roi Jacques II d’Angleterre est déchu et se réfugie en France.

En 1689, Guillaume III d’Orange, le nouveau roi d’Angleterre déclare la guerre à Louis XIV de France.

En 1689, à Londres, le Bill of Right fonde la monarchie constitutionnelle.

C’est le commencement d’une nouvelle période d'instabilité pour la Nouvelle-France. C’est le début de la première guerre inter-coloniale entre la France et l’Angleterre. Les habitants abandonnent le territoire de Baie d’Urfé et on ferme la paroisse Saint-Louis.

Deux fils de Jean de Lalonde se sont mariés, Jean-Baptiste et Guillaume, qui ont perpétué le nom de Lalonde en Amérique. À mesure que leur famille grandissait, il fallait trouver de nouvelles terres à défricher.

Jean-Baptiste, l’aîné, resta à Baie d'Urfé sur la terre de son père et ses descendants se sont établis à Sainte-Anne de Bellevue et à Vaudreuil.

Son frère Guillaume s’installait d’abord à l'Île Perrot puis, quelques années plus tard, Guillaume et sa famille traversent la rivière des Outaouais pour s’établir aux Cèdres à Soulanges. Les descendants de Guillaume ont contribué à développer la paroisse de Saint-Joseph des Cèdres de Soulanges sur les bords du fleuve Saint-Laurent.

Quelques descendants de Jean-Baptiste allèrent aussi les rejoindre aux Cèdres. Ces pionniers constituent les racines de la famille Lalonde en Amérique. Depuis plus que 350 ans, nos ancêtres vivent ici.

 

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