Biographie Courchesne Marie-Anne



Biographie Courchesne Marie-Anne

La petite histoire du téléphone à Sainte-Adèle débute en 1894 alors que le conseil municipal autorise la pose de poteaux téléphoniques dans la paroisse. En 1904, Wilfrid Grignon, le « gros docteur », permet à la compagnie Bell d’installer dans sa propre maison le premier service central téléphonique au nord de SaintJérôme. Cela permet de desservir curé, docteurs, marchands et hôteliers qui, tous rassemblés, formaient alors un petit groupe de 11 abonnés, incluant la compagnie Rolland. Un an plus tard, quelques abonnés de Saint-Sauveur et Piedmont peuvent bénéficier d’un lien au poste de Sainte-Adèle. Loin de passer inaperçu, cet appareil inusité créa apparemment l’émoi chez quelques villageois qui, à l’époque, n’osaient pas parler dans le dispositif qui leur semblait intensifier les sons venant de l’enfer . En 1907, Edmond Longpré prend la relève de l’administration du poste central téléphonique, nouvellement installé au coin des rues Beauchamp et Morin. Ses filles Madeleine et Suzanne, que l’on qualifiait de « vigilantes abeilles » , s’affairaient à la tâche en tant que téléphonistes. Après 22 ans de service, à l’annonce du mariage de Suzanne, la famille Longpré se dit prête à céder cette fastidieuse responsabilité. Une jeune femme, fille du chef de gare Rosaire Courchesne, se présente alors comme candidate auprès de la Bell Telephone Company of Canada. Marie-Anne Courchesne a grandi dans un milieu où le travail est crucial. Sa mère, Laure Courchesne (Beauchamp) est devenue veuve à l’âge de 38 ans. Marie Anne a donc été témoin de tous les efforts de sa mère, qui s’est débrouillée en pratiquant différents métiers comme boulangère, cordonnière ou femme de chambre, afin de subvenir aux besoins de ses huit enfants . La jeune femme signe donc le 1er novembre 1929 un contrat avec la compagnie Bell. Tout juste âgée de 24 ans, Marie-Anne Courchesne devient responsable du poste central téléphonique de la paroisse de Sainte-Adèle. À nos yeux, certaines conditions stipulées sur ce contrat peuvent paraître pour le moins étonnantes. On peut entre autres y lire que la responsable du central téléphonique agit à ce titre tous les jours de l’année, incluant les fins de semaine et les jours fériés, pour un salaire mensuel de 80 $. Elle doit assurer l’entretien des lieux et fournir à ses frais l’électricité, le mobilier, une horloge pour chronométrer les appels « longue distance » et le personnel. Elle est également responsable de la collecte de l’argent accumulé dans les téléphones mis à la disposition du public dans les villages avoisinants. Ces conditions de travail sont loin d’être considérées comme idylliques à l’époque, car en 1929, le journal L’Avenir du Nord enjoint à la compagnie Bell de « payer davantage ses employés, car c’est là une tâche ingrate pour eux que de satisfaire à toutes les exigences du public » . Cela n’empêche pas Marie-Anne d’exceller aux côtés de sa sœur Marie-Jeanne, car son travail a été souligné à plusieurs reprises par des lettres de félicitations et un hommage rendu par G. M. Grant, le président de la Bell Telephone Company of Canada. Elle quitte son travail en 1938, année de son mariage avec Ernest Bertrand, surintendant à La Rolland, et déménage dans le village de Mont-Rolland. Le frère et la sœur de Marie-Anne, Louis et Marie-Jeanne continueront cependant de tenir le bureau de poste de la rue Morin, adjacent au central téléphonique, jusqu’à son déménagement en 1968. Marie-Anne Courchesne est décédée le 25 mars 2009 à l’âge de 103 ans et 3 mois. 

Source: revue L'actualité Adéloise, décembre 2019

http://ville.sainte-adele.qc.ca/upload/documents/SA-Actualite-Adeloise-DECEMBRE-2019-LOW.pdf

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