Biographie Vidal Francois



Biographie Vidal Francois

Tiré de: "Revue d'histoire de l'Amérique française Charles Vidal et l’épopée de ’37 Étude historique et généalogique Jean-Rodolphe Borduas Volume 9, numéro 1, juin 1955" 

URI : https://id.erudit.org/iderudit/301695ar

Et l'acte suivant, plus important pour nous que les précédents, nous fait part du baptême de François Vidal, l'ancêtre français des Vidal: Pignan canadien. Voici cet acte, tel que trouvé dans les registres de l'état civil de la commune de Pignan (Hérault) :

Baptême de François Vidal — 1733

L'an que dessus et le vingt-huit d'Octobre a été batisé François, né le vingt sept du dit mois, fils de S r Louis Vidal et de Dme Françoise Rounier mariés, hants de ce lieu, le parrein a été Sr François Audibert, la marreine Catherine Audibert, fille du Sr Audibert, le père présent a signé avec le parrein. (suivent les signatures)

PREMIER VIDAL CANADIEN, SOLDAT DE MONTCALM

Le premier acte de conséquence qui atteste la venue de François Vidal au Canada nous est fourni par le Rapport de l'Archiviste de la Province de Québec, 1951-1952 et 1952-1953, page 98 : 

(FRANCOIS VITAL DIT PIGNAU)

François vital dit pignau du reg t de la reine C pnie desnoes natif de pignan, diocèse de mont pellier en Languedoc depuis 6 ans en Canada âgé de 24 a obtenu La permission de faire publier ses bans et sur son age et sur le témoignage que mr pressart m'a donné de luy avoir fait faire sa 1ère communion il y a près de 5 ans.

Briand, Chne. Vic. Gl

Bien que ce document contienne des inexactitudes : nom, surnom, âge, il ne nous donne pas moins la preuve tangible que François Vidal est venu au Canada avec les régiments recrutés dans le Midi de la France pour aider Montcalm à édifier un rempart contre la poussée britannique en Amérique du Nord. Plusieurs amants de la Petite Histoire que nous avions déjà consultés à ce sujet, étaient de cet avis :

Ce François Vidal est sûrement un soldat des régiments de Montcalm, nous répondait M. Raoul Raymond, généalogiste métropolitain réputé8 .

« Or, on sait que Montcalm lui-même était originaire de cette province-là (le Languedoc), vers l'autre extrémité où se trouve Candiac, près de Nîmes, » nous communiquait également feu Pierre J.-O. Boucher, en son vivant, membre de la Société Généalogique Canadienne-Française et de la Société Historique de Montréal.

Fort de ces témoignages, nous avions donc écrit, en janvier 1949, — soit bien avant que le certificat de liberté ci-dessus ait été publié, — dans « François Vidal, patriote maskoutain » : 

Ces témoignages nous porteraient à croire que l'ancêtre Vidal serait venu au pays avec les régiments envoyés pour aider Montcalm à maintenir la suprématie française en Amérique.

Il est malheureux que le certificat de liberté de François Vidal ne soit pas daté, car cette date aurait pu nous fixer sur l'époque de son mariage. Comment se fait-il que le dictionnaire Tanguay ne mentionne ni la date, ni l'endroit de son mariage ? Se serait-il marié ailleurs qu'à Québec ? La chose est possible, puisque, à cette époque, des Québécois pouvaient fort bien aller se marier « aux détroits », par exemple, ou en tout autre endroit où on était sûr de trouver un missionnaire. Mais la naissance de son premier-né, François, nous permet de conjecturer qu'il se serait marié vers le 1er octobre 1760.

Voici ce que le dictionnaire Tanguayn nous apprend au sujet de François Vidal et de sa famille :

Vidal dit Pignan, François, du diocèse de Montpellier

Millet, Marie Charlotte (sans souche au Canada)

(ENFANTS) : François, b 18-7-1761 à PTQ3 ; m 23-11-1784, à Québec, à Geneviève Turier. — Marie-Charlotte, b3 9-4-1763. — Jean Baptiste, b3 29-7 et s3 27-6-1765. — Marie-Rose, b3 15 et s3 25- 2-1767. — Pierre, b3 30-8-1768; s3 27-4-1769. — Marie-Geneviève, b 2-3-1770, aux Ecureuils. — Marie, b . .. ; s .. . — Angélique, b3 25-3-1771 ; s3 4-7- 1776. — Marie-Ursule, b3 2-6-1773. — Marie-Claire, b 3 28-1-1775.

Il se peut que cette liste des enfants de François Vidal et de Marie-Charlotte Millet ne soit pas complète. Pour en avoir la certitude, il faudrait parcourir tous les registres paroissiaux de la région de Québec; comme nous n'en avons ni le temps ni le loisir, nous devrons donc nous en contenter. Cependant, dans cette enumeration, les descendants de François, fils, y ont leur compte puisque les renseignements qu'on y donne sont d'une rare exactitude. 

BAPTÊME DE FRANÇOIS VIDAL

Afin de vous montrer que la chaîne des ancêtres Vidal s'allonge comme elle se doit, c'est-à-dire par des actes de la plus rigoureuse authenticité, veuillez bien lire le baptistaire de françois Vidal, fils :

L'an mille sept cent soixante et un et le dix huit juillet j'ay baptisé François né dhier au matin du légitime mariage de François Vidal du diocèse de montpellier province du Languedoc et de Marie Charlotte Millet ses père et mere de la paroisse de St Augustin, le parain a été Joseph Millet garçon de la ditte paroisse de St Augustin et la maraine Elisabeth Savary fille de la paroisse de Neuville la maraine a (signé) avec nous ainsi qu'il suit et le parain et le père ne savent pas signer de ce requis. élisabeth savari Chartier de Lotbiniere prêtre et Curé de neuville

MARIAGE DE FRANÇOIS VIDAL, FILS, PÈRE DE CHARLES

A Québec, le 23 novembre 1784, François Vidal, fils de l'ancêtre, épousait Geneviève, fille de Barthélémy Turier:

Acte de mariage : François Vidal & MarieGeneviève Turier

Le vingt-trois novembre mil sept cens quatre vingt quatre après la publication de deux bans de mariage faite au prône de notre messe paroissiale par les deux derniers dimanches consécutifs, pareille publication faite à la pointe aux trembles résidence de l'époux, entre f rançois Vidal fils de f rançois Vidal et de Charlotte Millet, de la pointe aux trembles, d'une part ; et Marie Geneviève Turier, fille de Barthélémy Turier de cette paroisse, d'autre part ; Monseigneur l'évêque de Québec ayant accordé dispense de l'autre ban restée entre nos mains, et ne s'étant découvert aucun empêchement audit mariage, nous soussigné curé de Québec avons reçu leur mutuel consentement et leur avons donné la bénédiction nuptiale selon la forme prescrite par notre mère la Sainte église romaine et ce en présence de François Vidal, père, Jean Bte Vozel, cousins Jean Bte Bordeleau, Louis Marcoux, amis de l'époux et de Barthélémy Turier, père, Gabriel Misuguay, Jacques Cremasy, Jean Quélau amis de l'épouse dont plusieurs ont signé avec nous et les époux.

Lecture faite. F. Vidall Turié J. Cremasy Marie Geneviève Turié Missigué Marie Douville Aug. D. Hubert, Ptre.

SÉJOUR À SAINT-MICHEL D'YAMASKA

Les terres de la Pointe-aux-Trembles de Québec ne suffisant plus à accommoder tous les enfants mâles des grosses familles d'alors, François, le fils, quitta le voisinage paternel pour venir s'installer temporairement à Saint-Michel d'Yamaska, le « grand Maska » d'alors. En 1787, François Ile et son épouse habitent Saint-Michel, où ils ont demeuré au moins pendant neuf ou dix ans, témoins les baptistaires de leurs enfants: Godefroy, 8 novembre 1787; François-Barthélémy, 24 décembre 1788; Pierre-Paul, 19 mai 1790 : Marie-Geneviève, 2 mai 1791 ; François 1er février 1792 ; Charles, 1er octobre 1794 ; Jeannette, 25 juin 1796.

INSTALLATION DÉFINITIVE À SAINT-HYACINTHE

Le 12 août 1799, par acte passé devant Me Louis Picard,16 notaire, François Vidal se porte acquéreur d'un lot de terre voisin d'un autre terrain qu'il possède déjà. Suit un court extrait dudit acte de vente : Lequel (Jean-Baptiste Guillaume, dit Lescarbot) a reconnu .. . avoir vendu .. . à françois Vidallë, habitant de cette paroisse .. . Un arpent de terre de front sur trente arpens de profondeur, tenant pardevant au chemin St simon, en profondeur Joseph Jarret dit Borgard; d'un côté, françois Boucher; d'autre côté, l'acquéreur, sans aucuns bâtiments dessus construits.

Si, en août 1799, François Vidal achète un lopin de terre voisin d'un autre lopin dont il était déjà propriétaire, c'est donc qu'il avait feu et lieu à Saint-Hyacinthe; et le baptême de son fils, Louis, neuf mois plus tard, semble bien montrer l'intention qu'il avait d'y demeurer. Et le ménage Vidal aurait émigré de Saint-Michel à Saint-Hyacinthe, entre les années 1796, année de la naissance de Jeanne à Saint-Michel, et 1799, année du contrat passé devant Me Picard. Cette famille peut donc être considérée comme une des familles colonisatrices de la région maskoutaine. Après un siècle et demi, plusieurs de ses descendants directs y demeurent encore, et les attaches qui les rivent au sol de la petite patrie sont si fortes qu'elles ont pu jusqu'ici résister aux assauts du temps.

LES ÉPOUX VIDAL, VICTIME DU CHOLÉRA ASIATIQUE

Une terrible épidémie de choléra, qui paraît avoir eu son origine à la Mecque et en Arabie en 1830, se répandit rapidement d'une part vers l'Afghanistan, le Thibet et la Sibérie, d'autre part en direction de l'Afrique du Nord, de la Syrie, de la Turquie et de la Grèce. En 1831, l'épidémie, continuant sa progression, passait de Sibérie en Russie, de là en Allemagne et, au début de 1832, éclatait en France, puis en Angleterre et en Irlande, d'où les immigrants irlandais allaient l'apporter en Amérique du Nord et, singulièrement, au Canada et à Québec.

Le 9 juin 1832, le Québec Mercury publiait la nouvelle suivante : C'est notre pénible devoir d'avertir le public que le choléra vient de faire son apparition dans nos murs. Depuis hier matin, on a relevé huit cas qui ont été reconnus par onze membres de la faculté comme ayant tous les symptômes du choléra spasmodique.

François Vidal et son épouse, Geneviève Turier, sont décédés à trois jours d'intervalle, victimes de cette épidémie, les 27 et 30 août 1832, comme leur acte de sépulture peut nous le laisser entendre :

Inhumation de Geneviève Courgué

Le vingt sept Août mil huit cent trente deux, par nous, prêtre soussigné, a été inhumé dans le Cémitière (sic) de cette paroisse le corps de Geneviève Courgué, décédée hier, âgée de soixante deux ans, épouse de François Vidal, de cette paroisse. Présents Antoine Blanchette et Joseph Fournier, qui n'ont pu signer. F. M. Turcotte, ptre.

Inhumation de François Vidal

Le trente août mil huit cent trente deux par nous prêtre soussigné a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de François Vidal, cultivateur, veuf de Geneviève Courgué, décédé depuis douze heures âgé de soixante et onze ans. Présents à l'inhumation Joseph Fournier et Antoine Blanchet, qui n'ont su signer. F. M. Turcotte, ptre.

Le fait d'avoir inhumé François Vidal seulement douze heures après son décès n'est pas ordinaire et nous laisserait croire qu'il est mort de maladie contagieuse, maladie que son épouse lui aurait transmise et dont elle-même était morte trois jours auparavant. 

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