Biographie Lepine Germain



Biographie Lepine Germain

De Germain Lépine à Lépine-Cloutier Itée

Source :  WEB :  https://www.erudit.org/fr/revues/cd/1994-n38-cd1042342/8629ac/
Article de la revue «Cap aux Diamants», no 38, été 1994, p. 56
Auteur :  Sylvie Tremblay Maître-généalogiste agréé

La maison Lépine-Cloutier Ltée fêtera en 1995 ses cent cinquante ans d'existence. Véritable dynastie familiale, elle tire ses origines d'un simple meublier, fabricant de cercueils, et elle est devenue aujourd'hui une des plus grandes entreprises spécialisées en services funéraires au Canada.

Germain Legris dit Lépine naît le 1er janvier 1821 du mariage de Jean-Baptiste Legris dit Lépine et de Marie-Louise Bergeron. Son père exerce le métier de maçon et a participé, entre autres, à la construction de la cathédrale anglicane de Québec. Il est tout indiqué que Germain, né dans un milieu d'artisans, soit artisan. Toutefois, au lieu de suivre les traces de son père, il devient meublier, c'est-à-dire fabricant de meubles, après avoir fait son apprentissage chez Vallière, réputé meublier de Québec. C'est là qu'il s'initie à la fabrication des cercueils.

Le 27 août 1844, âgé de 23 ans et demi, il épouse Suzanne Bourget, nièce du futur évêque de Trois-Rivières. Il s'installe alors au 49, rue Saint-Vallier, où il fonde, l'année suivante, une fabrique de cercueils. Rapidement, son entreprise prend de l'expansion. À la fabrication de cercueils s'ajoute la vente de ceux-ci ainsi que celle d'objets reliés aux services funèbres. Par la suite, il voit à l'organisation de funérailles, notamment des membres du clergé, ainsi qu'au transport des dépouilles.

Dans les années 1860, ses deux fils, Germain et Elzéar, viennent assister leur père.

Alors que Germain fils s'occupe du commerce situé rue Saint-Vallier, Elzéar ouvre des succursales dans les quartiers Saint-Jean-Baptiste et Saint-Sauveur.

Le 3 juin 1897, Germain Lépine père fait donation à son fils Germain de sa propriété située du côté sud de la rue Saint-Vallier, soit un terrain de 135 pieds de front, avec maison, hangars, écuries, boutiques ainsi que tout le fonds de commerce. Déjà depuis quelques années, Germain et son épouse Suzanne vivent chez leur fille, Marie-Adéline, à Charlesbourg. C'est là que Germain Lépine, le fondateur, meurt le 29 avril 1899.

En réalité, depuis plusieurs années, Germain Lépine, deuxième du nom, assisté de son épouse, Malvina Racicot, dirige le commerce. Au cours des années 1890, ses fils, au nombre de sept, s'initient au métier. Adélard, entre autres, après avoir suivi des cours de thanatologie aux États-Unis, réalise le premier embaumement à Québec, celui de Mr Elzéar-Alexandre Taschereau, le 12 avril 1898.

Adélard fit construire au début du siècle un magnifique corbillard par deux ouvriers du quartier Saint-Jean-Baptiste. Ce véhicule servira pour les cérémonies prestigieuses et sera remisé en 1955. À l'occasion des funérailles de Louis Saint-Laurent, ancien premier ministre du Canada, en 1973, ce corbillard sort de sa retraite à la demande expresse du gouvernement. Le premier corbillard automobile fait son apparition à Québec en 1919. De plus, la compagnie Germain Lépine enr. se spécialise aussi dans le service ambulancier durant cette période.

À la suite du décès de Malvina Racicot-Lépine en 1937, la troisième génération prend la tête dirigeante de l'entreprise, avec HenriJules Lépine, époux de Éva Julien. La Seconde Guerre mondiale et l'urbanisation de la province vont contraindre l'entreprise à adopter une nouvelle voie. Les salons funéraires font leur apparition. Le 21 octobre 1951, Henri-Jules Lépine meurt à l'âge de 65 ans. Son frère Leopold le remplace comme directeur. Il ne faut pas oublier non plus Robert Lépine, qui fut président de la Fédération internationale des associations de thanatologues et fondateur de la Corporation des directeurs de funérailles et embaumeurs du Québec.

Le premier mai 1968 marque la fin d'une époque. On décide de fermer la manufacture de cercueils, activité avec laquelle tout avait commencé. En 1975, se produit la fusion de deux entreprises: Germain Lépine Itée et Arthur Cloutier et fils Itée. Cette dernière existait depuis 1856 et desservait surtout la Haute-Ville de Québec. Dans le passé, les deux entreprises avaient collaboré lors de grandes catastrophes, notamment lors de l'épidémie de la grippe espagnole de 1918, alors que l'on devait procéder rapidement à l'inhumation d'un grand nombre de victimes.

Depuis 1988, la maison Lépine-Cloutier Ltée est devenue propriété de Urgel Bourgie de Montréal. • L'auteure désire remercier M. Yvon Rodrigue pour son aimable collaboration.

Sylvie Tremblay Maître-généalogiste agréé
56 CAP-AUX-DIAMANTS, Numéro 38 Été 1994

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