Biographie Malo Alma
Le centenaire de Alma Malo
12 novembre 1916 – 12 novembre 2016
Ce fut par un beau dimanche du 12 novembre 1916 que naquit maman dans ce pittoresque village de Plaisance dans l’Outaouais. Neuvième d’une fratrie de 18 enfants issue de Joseph Malo et de Eva Blais, maman fut au centre de cette grande famille campagnarde du début du 20è siècle qui défricha ce coin de pays à grand coup patience, d’endurance, de cœur et de labeur.
En 1934, maman part travailler à l’Hôpital Général d’Ottawa. Cette incursion à la ville fera d’elle, une femme résolument citadine. De 1934 à 1937 maman vécue dans la ville d’Ottawa mais revenait périodiquement à la ferme pour les grandes récoltes d’automne, les fêtes de Noël et du nouvel l’an, celle de Pâques et toutes celles que célébraient nos aïeux avec tant de ferveur et piété. Ces retours au bercail lui donna l’occasion de rencontrer mon père, René D’Aoust, cultivateur à Papineauville, le village voisin. Maman, si jolie, attirait les prétendants du voisinage mais ce fut papa qui attisa son cœur. Et l’amour de leurs vingt et un ans les conduisirent ce samedi 10 avril 1937 jusqu’à l’autel de la paroisse Sacré Cœur d’Ottawa. Ce fut un grand mariage triple puisque sa soeur Laurence épousa Moise Chartrand et son frère Léopold, Aurore Leblanc. Joseph Malo, père de maman et Josaphat Daoust père de papa furent les témoins. Le dimanche 11 avril 1937, une grande noce fut célébrée à la ferme familiale des Malo de Plaisance.
La coutume fit en sorte que mes parents s’installèrent sur la terre de mes grands-parents Josaphat Daoust et Rose-Anna Filiatrault à Papineauville. Y sont nés les ainés de la famille: Huguette en 1938, Robert en 1940 et Monique en 1942. Puis à l’été 1943, grand coup de théâtre ! Ma grand-mère Rose-Anna refusant de céder les droits de propriété de la ferme à mon père, la famille part s’installer à Montréal. À l’automne 1945, la guerre est enfin finie et toute la ville est en effervescence. Mon frère Jean-Claude y voit le jour. Quelques mois auparavant, mes parents avaient fait l’acquisition d’une épicerie à Montréal rue Bélanger coin de Cartier. Maman devient donc épicière et acquière son autonomie financière.
En décembre 1951, maman attend de nouveau la cigogne. Mon père vend l’épicerie et toute la famille s’installe à St-Hubert, en banlieue sud de Montréal au grand désespoir de maman si citadine... Ma soeur Ginette arrive au printemps 1952, puis moi Michel, à l’été 1954, suivit de Jean-Luc à l’automne 1955. La vie s’écoule doucement au fil des saisons. Les mariages, les naissances et les décès se succèdent puis ce 21 décembre 1977, c’est la fin du monde... mon père nous quitte subitement à 61 ans et c’est pour lui, le retour à sa terre natale de Papineauville où il sera inhumé auprès de ses parents, de ses grands-parents et de tous les siens.
Quoique secouée, maman reprend sa vie en mains. En 1978, elle quitte la maison familiale et s’installe à St-Lambert en Montérégie où elle vivra jusqu’en 2000. Inscrite à l’université de Sherbrooke, maman y apprendra à recentrer sa vie. Elle partira découvrir l’Europe en passant par le Portugal et poussera l’aventure jusqu’à Vancouver au bord de l’océan Pacifique.
'' Femme du monde, maman vous aurez été résolument de votre temps: évoluée, innovatrice et aventurière. Vous avez su traverser ce 20è siècle de tous les espoirs avec un panache incomparable et brio. Aimante et résiliente face aux aléas de votre vie et de la nôtre, vous nous avez guidé et accompagné sereinement et dignement jusqu’à la fin de de votre vie avec toute la tendresse et l'affection qui vous caractérise si bien, jusqu’à ce funeste 12 janvier 2004 ou, toujours discrète, vous êtes partie à votre tour, âgée de 87 ans, vous fondre dans la '' Coulée du Temps'' auprès de papa et de tous les nôtres à Papineauville.''
En ce 12 novembre 2016, un siècle est passé mais votre souvenir se perpétue grâce à nous tous qui se souvenons si tendrement de vous. À votre douce mémoire, souhaitant repousser l'inimaginable et funeste oubli...
Avec infiniment de tendresse,
Votre fils,
Michel D'Aoust
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