Biographie Chalifoux Jean-Baptiste



Biographie Chalifoux Jean-Baptiste

Clara, la fille de Jean-Baptiste Chalifoux et de Salomée Dallaire entra chez les religieuses de soeurs grises de la Croix aujourd'hui Les soeurs de la Charité, sous le nom de Soeur Sainte Aline.

Voici l'histoire de sa vie.

Soeur Clara Chalifoux

De

Sainte Aline

Le 21 décembre 1950

Au Calvaire, les clous ont percé les mains du Christ pour le rachat du monde dans les besognes obscures, les mains s'usent pour compléter le salut du monde.  Tel fut le lot de notre chère et regrettée soeur Sainte Aline.

Née à l'approche de Noël, le 23 décembre 1873, baptisée en la fête de la Nativité de notre divin Sauveur, la fillette reçoit, avec le titre de soeur du Christ Jésus, un mandat à l'apostolat.  Membre du corps mystique, dépositaire inconsciente des richesses divines, déjà elle est porteuse des forces invisibles seules capables de régénérer le monde.

Ses heureux parents, Jean-Baptiste Chalifoux et Salomée Dallaire, l'ont nommé Clara.  Et c'est sur une terre dans un coin pittoresque de Montébello que s'est acheminé le cortège baptismal.

La petite enfance de Clara s'écoule paisible dans un climat de piété, de simplicité, de travail.  La prière et la récitation du chapelet en famille sont au programme quotidien.  La joie et la tristesse enveloppent tour à tour ce foyer chrétien.  Deux garçon et trois fillettes, après avoir réjouie la maison par leur arrivée en ce monde, l'endeuillent bientôt par un départ précipité pour un monde meilleur.

À cinq ans, Clara fait son entrée à l'école rurale du Front située à un mille du foyer paternel.  À l'époque de la première communion, alors au catéchisme, une inquiétude l'a assaillie, et pour cause.  Monsieur le curé lui a demandé "De quoi Dieu a-t-il créé le ciel et la terre ?"  Triomphante, elle a répondu: "De rien".  "Mets-toi en arrière dans le dernier banc", poursuit Monsieur le Curé, sur un ton peu engageant.  La fillette obéit sans comprendre le pourquoi de cet ordre inattendu.  Serait-elle renvoyé du ctéchisme.  Le lendemain, elle croit plus sage de ne pas reparaître, cherché du regard la brebis fugitive.  "Où est donc Clara Chalifoux ?  Absente" réponds en coeur la troupe enfantine. Il conprends et ne tarde pas à l'envoyer chercher.  Va sans dire qu'elle revient avec bonheur.

Après avoir reçu dans son coeur le Dieu de l'Eucharistie pour la première fois et avoir été marquée du sceau de la confirmation, le 7 juillet 1884.  L'adolescente doit renoncer à retourner en classe et se faire l'aide assidue de sa mère qui en raison d'une santé peu florissante, ne suffit pas à la tâche domestique.  En qualité de fille aînée, Clara enveloppe de soins particuliers la petite soeur que le ciel lui a donnée, l'unique qui lui reste, et la benjamine, qui suivra et portera a onze le nombre total d'enfants, dont six seulement survivront.

Quand la famille habitera au village, Clara, âgée de quatorze ans, jouira de deux années d'externat au couvent paroissial en compagnie de sa petite soeur débutante.  Fine observatrice, ordonée par nature, elle souligne le désordre d'un voisin négligeant en présence de son père, qui n'aime pas sa remarque.  A la ferme des Chalifoux, on ne chôme pas.  Tout est bien réglé tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.  Quand les travaux des champs ne sont plus en cours, le père et les garçons montent aux chantiers Owens.  Clara veut marcher sur leurs traces et se met au service d'un dentiste protestant à Lachute Mills, durant quatre années.  Cet emploi lui veut d'accompagner la famille dans une croisière à Tadoussac.  Comme elle est contente de voir du pays, de comtempler sur place les rives de notre beau fleuve national.

À quelque temps de là, son maître perds son épouse.  Après avoir observé le deuil d'usage, il songe à épouser mademoiselle Chalifoux, dont il connaît le savoir-faire et le dévouement.  En raison de la dissidence de culte, la demande en mariage est rejetée, et Clara se dirige vers Montréal.

Un soir qu'elle circule dans la grande métropole canadienne, un gentilhomme lui offre son bras mais la jeune fille l'éconduit sans façon.

Dans ses moments de loisir, elle se livre à des travaux de fantaisie.  Quand elle revient à la maison, les deux soeurs passent l'après-midi dominical à chanter des cantiques.  Sur semaine, elles sellent parfois le chaval pour une course au village, les veillées, elles tricotent de longs bas bien chauds pour leur père et leurs frères, au temps de la coupe de bois.  Après les repas, elles font la vaisselle et Clara fait valoir son droit d'aînesse en initiant sa petite soeur à l'ordre.

Peu communicative, Soeur Sainte Aline, ne nous a pas révélé les circonstances ni le moment précis de sa décision à embrasser la vie religieuse pour donner plus et servir le mieux dans la foi, l'espérance et l'amour.  Le port de vêtements sombres durant les cinq années qui précèdent son entrée fait présager que la jeune fille n'a aucune ambition matrimoniale.  À qui s'en inquiète, elle réponds qu'elle attends sa petite soeur pour prendre une détermination.

À vingt-sept ans, elle croit le moment opportun et met son père au courant de son projet.  "Je te permets d'entrer" réponds celui-ci, mais Cordélia ira plus tard, si c'est son goût.  Clara s'incline devant le vouloir paternel et franchit seule les portes du noviciat le 1er sepembre 1901.  Placée sous la direction de notre bonne Mère Duhamel, la postulante ne tarde pas à mettre son coeur et ses bras au service de sa famille religieuse dans l'emploi de la cuisinière, tout en travaillant à la correction de ses défauts et à l'acquisition des vertues.  Il lui faut apprendre à incliner sa volonté, entraînée à sa conduite par elle-même, à se plier à la volonté d'autri, s'exercer à la pratique de la pauvreté, alors qu'elle a jusqu'ici disposé librement de son salaire selon son bon plaisir; lutter contre un naturel peu enclin à la douceur et à l'humilité.

Le détachement du coeur lui sera plus facile puisque depuis un décade déjà, elle a quitté les siens.  Mais Soeur Chalifoux est de taille à ne pas reculer davant la tâche.  Résolument elle revêt le saint habit le 5 janvier 1904, elle émet les voeux quinquennaux d'alors le 5 janvier 1909, elle se lie à Dieu pour toujours.  La providence satisfait les goûts pour la professe en l'appelant bientôt en un endroit, tantôt à un autre, pour l'exercice de son mandat de cuisinière à Plattsburg, la maison mère, l'Évèché de Hull, Aylmer, Odanak, la Pointe-du-Lac, l'orphelinat, L'Orignal, Sudbury, Rockland, Primose, Montébello, Buckingham, Maniwaki bénéficient successivement de son dévouement plénier et indéfectible de son art culinaire consommé.  Elle entoure d'attention ses supérieures, qui peuvent compter sur elle en toute confiance et sécurité.

Après avoir refusé son offre de services pour notre mission d'Alba, l'autorité l'appelle à s'y dévouer, en 1934, en dépit de ses cinquante neuf ans.  Notre chère et regretté Mère Saint Bruno va elle même l'a conduire.  Sans doute les voyageuses n'ont pas à essuyer des difficultés des fondatrices en 1902 mais la distance n'en est pas moins de huit cents milles à parcourir en chemin de fer, puis monter en yatch, puis en canot.  Et il faut s'attendre à des retards, à des tempêtes, au redoutable mal de mer.

La maison d'Albany ne présentera pas à Soeur Sainte Aline le confort de nos maisons en pleine civilisation.  Les chaises étaient plutôt massives, les murs incolores.  Il lui faudra dormir dans un lit de bois, sur une paillasse gonflée de foin tout de même la fée électricité a remplacé les lampes de la fondation et le fer à repasser en bénéficie.

Ma Soeur Sainte Aline a lu le récit de la débâcle en 1928, qui a failli engloutir quatre milles plus haut, sur la rivière Albany, au lac saillant.  Tout cela ne l'effraye pas.  Elle aime l'aventure et désire faire de nouvelles expériences.  Elle brûle du désir de voir de ses yeux, le spectacle à la fois horrible et grandiose d'une débacle à la baie James: d'entendre les glaces s'entrechoquer, s'amonceler, démolir, elle le verra,elle l'entendra.

Et puis, il y a l'appel des âmes.  "Nombre du corps mystique, maintenant dépositaire consciente des richesses divines porteusse des forces ivisibles seules capables de régénérer le monde".  Soeur Sainte Aline est heureuse d'être inscrite sur la liste officielle des héros obscurs de l'apostalat.

Quantre années durant, elle se donne sans compter au service des pauvres indiens d'Albany.  Le travail ne lui fait pas peur.  Elle ne recule ni devant le pétrissage de la pâte, ni devant l'apprêt de la conservation du poisson frais ou du canard sauvage pour un personnel nombreux, ni devant la préparation des provisions de bouche pour les messagers de la bonne nouvelle, en partance pour une tournée apostolat.

Son esprit missionnaire survivra quand, après des années de dur labeur, elle sera revenue refaire sa santé compromise auprès de sa soeur cadettte, supérieur à la Ferme d'Youville.

Jusqu'à la fin de sa vie, Soeur Sainte Aline s'intéressera à la vie de missionnaire par la lecture des revues missionnaires, par la prière, le sacrifice, le montage des chapelets au profit des missions tout en donnant à l'atelier des soutanes une aide appréciable et appréciée.  Quelques réminiscences et des pouscules pieux feuillets images à son usage nous permettent de percevoir quelques aspects de sa piéé.

Quand notre très honorée Mère Saint André Corsini s'embarque pour une visite officielle au Basutoland, en 1946 Soeur Sainte Aline promet de réciter le Magnificat afin que la Très Sainte Vierge étende son manteau, au besoin sur la mer houleuse.  Lorsque ses jambes sont quelque peu rebelles, qu'elles requièrent l'appui d'une canne. Soeur Sainte Aline sollicite pour marcher moins difficilement, l'assistance du bon Saint Joseph par la récitation des sept douleurs et des sept allégresses du grand Patriache.

À quelles intentions a-t-elle égrené son chapelet de Saint Michel ?  Nous l'ignorons mais le feuillet explicatif jauni par l'attouchement des doigts, dentelé par le retournement des pages atteste qu'elle en fit un usage fréquent.

Ce qui semble l'emporter c'est sa dévotion à la sainte messe, qu'elle à entendu d'après la méthode du Père Martin de Cochem, basé sur la vie de Notre Seigneur, depuis son entrée dans ce monde jusqu'à son acension au ciel.

Un horaire des messes qui se célèbre au cours des vingt-quatre heures du jour et de la nuit, à tel endroit de la terre, ne la quitte guère et lui permet de s'unir au saint sacrifice de nos autels durant ses longues heures d'insomnie.  C'est ainsi quelle peut dire à notre Mère, au retour du son pèlerinage à Rome, en l'Année Sainte qu'à onze heures de la nuit, elle le rejoignait en la Ville Éternelle.

La vie d'intimité avec notre divin Sauveur est son livre de méditation personnelle préféré.  Voici une courte prière, au verso de laquelle Soeur Sainte Aline a écrit en caractères chiffrés.  Pour obtenir une faveur, disons ensemble.

"O Saint Esprit, âme de mon âme, je vous adore.  Éclairez-moi, guidez moi, fortifiez moi, consolez moi.  Dites moi ce que je dois faire, soumettre à tout ce que vous désirez de moi et d'accepter tout ce que vous permettrez qu'il m'arrive, faites moi seulement connaître votre volonté".

Un jour, son frère voulant résoudre un problème de mal de ventre a demandé à Soeur Sainte Aline de prier à cette intention.  "C'est bien, je vais prier, réponds-t-elle, mais tu dois payer une messe d'actions de grâces en l'honneur de Saint-Joseph et une autre en l'honneur de Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus.   La faveur obtenue, le débiteur s'acquitte fidèlement des ses promesses et fait un don de cent dollars par surcroît.  Mais Soeur Sainte Aline est tout heureuse de remettre ce chèque à notre très honorée Mère Saint-Bernardin de Sienne.

Il semble bien que notre chère soeur ait aussi obtenu du Ciel la grâce ardemment désirée et sollicitée de ne pas trop chômer avant son départ pour l'au-delà.  Le samedi 16 décembre 1950, elle terminait une paire de bas pour les pauvres. Ce devait être son dernier travail.  Le lendemain, troisième dimanche de l'avant, elle tombe malade et reçoit les suprêmes onctions alors qu'on chante le Fyrie de la grand-messe, elle est à demie consciente.  Le médecin appelé diagnostique une broncho-pneumonie.  En dépit des soins prodigués, elle s'éteint le jeudi 21 décembre à 9h55 du soir pendant que le révérend Père aumônier récite les prières de recommandation de l'âme, auxquelles répondent nos Mères et sa double soeur, Soeur Saint-Procule.

Notre chère Soeur Clara Chalifoux de Sainte Aline comptait 76 ans 11 mois et 26 jours dont 49 ans 3 mois et 20 jours de vie religieuse.

 

Monument de Jean-Baptiste Chalifoux et Salomée Dallaire

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