Biographie Ringuet Joseph



Biographie Ringuet Joseph

Autres mariages de Joseph Ringuette:
Olida Gagnon
Marie Vertefeuille

À la mémoire de

soeur M.-Joseph Oriol (Lucina Ringuette)

décédée à l'Hôtel-Dieu de Montréal

le 24 décembre 1979


Animée par un réel souci de rendre service, soeur M.-Joseph-Oriol relatait pour nos archives en janvier 1974, quelques notes biographiques qui constitueront la trame de sa nécrologie. En présentant ces quelques pages, elle avait écrit: "Ce modeste travail a requis de ma mémoire usée, de mes vieux yeux, de ma main  mal assurée, plusieurs heures d'application pour revenir sur un passé lourd de huit décades... Je rends grâces au Tout-Puissant de m'avoir accordé suffisamment de santé pour me dévouer jusqu'à l'année de mon jubilé d'or, à la magnifique cause de l'éducation." En réalité, notre soeur continuera de remplir certaines fonctions auprès des élèves jusqu'en 1967, et il semble bien que le succès ait répondu aux sacrifices inhérents à son apostolat.


Les personnes qui ont connu soeur M.-Joseph-Oriol la savaient marquée par une timidité et une sensibilité qu'elle tenait de circonstances familiales. Son père, M. Joseph Ringuette de St-Alexis-des-Monts, était un fromagier plutôt nomade. Le jour même de la naissance de Lucina, il était parti en voyage d'affaires. Rien d'étonnant que l'insécurité de la mère ait des répercussions sur le tempérament de la nouvelle venue. Plus tard, l'enfant eu des troubles avec une vue défectueuse, mais elle en fut guérie grâce à la piété confiante de Madame Ringuette. Éducatrice de renom, cette mère courageuse enseigna elle-même les premiers éléments de la lecture et du calcul à ses enfants. Quand Lucina fut inscrite à l'école rurale vers l'âge de huit ans, la famille se trouvait établie dans la campagne de St-Timothée. La distance entre le foyer et l'école rendait l'assiduité difficile; il fut donc décidé de placer la fillette au pensionnat de sa paroisse, pour lui assurer une véritable préparation à sa première communion. Cette séparation provoqua un "déluge de larmes" et dès l'année suivante, le couple Ringuette déménageait au village.


Devenue "quart pensionnaire", Lucina poursuivit ses études sans incident majeur pendant près de dix ans. En 1909, nouvel exode à Huntingdon. Cette fois, notre finissante consentit à reprendre son expérience de pensionnaire jusqu'à l'obtention de son diplôme "Modèle". Par la suite, elle suivit quelques cours de couture, aida sa mère tout en demeurant préoccupée par le problème de sa vocation. En 1910, à l'occasion d'une visite à son "Alma Mater", elle écrivait sa lettre de demande d'entrée à notre noviciat. Il lui fallut beaucoup de courage pour surmonter ses craintes, ses émotions, au moment de son départ définitif.


À peine notre postulante était-elle installée dans son nouveau cadre de vie qu'elle était désignée pour aller prêter main-forte à l'école du Sacré-Coeur de Montréal. Elle ne revint à la maison mère que pour son année canonique. Il lui était bon de se dévouer pour vaincre l'ennui. Sitôt après sa profession temporaire, notre soeur travaillera sans relâche auprès des élèves avec beaucoup d'intérêt et d'affection, selon son propre témoignage et les réflexions d'une compagne: "Soeur M.-Joseph-Oriol a été ma maîtresse de classe en troisième année. Douce, patiente, elle avait une façon habile de nous gagner à sa cause. Son enseignement était clair, concret pour les plus jeunes. Nous l'aimions beaucoup; personnellement, je ne l'ai jamais oubliée. Chaque fois que je la rencontrais, elle était heureuse de rappeler ces lointains souvenirs."


Soeur M.-Joseph-Oriol a rempli la fonction de professeur pendant dix-neuf ans. Est-ce la maladie qui l'a emmenée à l'économat  général en 1931? Pendant six ans, sa plume alerte sera mise à contribution pour de la correspondance et des écrits divers. "Quand elle était trop portée à la mélancolie, souligne un témoin, nous la taquinions. Elle aimait l'humour et réagissait aimablement. Sa lenteur au travail allait de pair avec son souci de perfection."


En 1937, soeur M.-Joseph-Oriol reprenait sa carrière d'éducatrice. Désignée comme assistante-directrice à l'école Marie-Immaculée, elle cumulera deux ans plus tard les mandats de supérieure et de directrice à différents endroits. C'était beaucoup exiger de sa nature craintive; il est certain qu'elle dut affronter plus d'un "nuage noir". Cependant son action auprès du personnel enseignant et enseigné fut très appréciée. Souvent obligée de voyager, notre soeur bravait la fatigue et apportait autant de soin à la tenue des registres qu'aux progrès des élèves. Une compagne qui fut titulaire de classe sous sa direction, nous livre ses impressions:


Soeur M.-Joseph-Oriol était une personne entièrement donné à sa Communauté. Recevait-elle une obédience qui exigeait beaucoup de renoncement, elle déclarait: "J'accepte ce qu'on me demande par amour pour Dieu." Elle n'avait pas peur d'endosser des tâches secondaires. Une année, durant les vacances d'été, après une période scolaire bien remplie, elle s'occupa des grands ménages du pensionnat Mont-Royal. Cet acte de dévouement m'a grandement édifiée. Notre soeur avait aussi l'esprit de notre vénérée Mère Marie-Rose; elle allait surtout vers les défavorisés matériellement et intellectuellement. En visitant ses classes, elle trouvait une façon d'éveiller leur esprit et leur coeur. Que de récompenses elle leur a distribuées! Et combien d'enfants tristes rencontrés sur la route, ont retrouvé leur sourire en l'écoutant ou en découvrant son grand coeur. Les professeurs laïques lui demeuraient fidèles et s'en informaient. Avec les familles des soeurs, elle entretenait également des relations amicales. Une compagne qui l'a connue à l'Épiphanie ajoute: 


"Je garde un excellent souvenir de soeur M.-Joseph-Oriol. Dans les années '58-59', elle fut pour nous une directrice compréhensive, aimable et disponible. Elle suivait bien ses classes, aimait les enfants et s'intéressait à leur formation générale. J'ai apprécié surtout son esprit de justice dans le partage des tâches et dans la solution de problèmes." Les notes personnelles de notre soeur complètent ces exposés:


"Directrice d'écoles pendant vingt-cinq ans, je n'ai jamais eu de remarques défavorables des autorités scolaires. Les griefs passagers se réglaient à l'amiable, dans des rencontres individuelles avec les étudiants en cause ou avec les parents. Il s'ensuivait souvent un attachement réciproque. À cette consolation s'ajoutait le bonheur d'avoir un personnel enseignant soumis, toujours prêt à collaborer et admirable de dévouement." Au sujet de son supérioriat qui dura huit ans, soeur M.-Joseph-Oriol demeure très discrète. Nous croyons qu'elle n'avait ni la résistance physique, ni la fermeté requise pour endosser parallèlement deux fonctions d'autorité. Son obéissance dut lui fournir une source de mérites.


Notre soeur prit sa retraite définitive en 1967. Elle séjourna à l'école du St-Nom-de-Jésus, puis à Hochelaga avant de parvenir à Valleyfield en 1970. Ici s'arrête la relation écrite de notre chère défunte. Nous savons qu'elle aimait les rencontres avec ses compagnes et les recherchait pour combler sa solitude. Aussi longtemps qu'elle en fut capable, elle s'intéressa à des amies fidèles. Nous avons aussi remarqué sa délicatesse, sa distinction, sa piété, ses regrets d'être réduite à l'inactivité.


Notre malade fut hospitalisée au quatrième est, le dix-huit novembre dernier à la suite d'une attaque de paralysie et son état ne s'est pas amélioré. Vers onze heures, cet avant-midi, elle était transportée d'urgence à l'Hôtel-Dieu et à l'heure du souper, nous apprenions son décès. Le séjour de soeur M.-Joseph-Oriol dans cette "vallée de larmes" s'est terminée par une indicible joie. Qu'il doit être merveilleux d'arriver au ciel pour fêter Noël après avoir aimé et servi le Seigneur pendant soixante-sept ans quatre mois dix-neuf jours de profession religieuse. Elle nous a quittées à l'âge de quatre-vingt neuf ans deux mois vingt-huit jours.


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Année Lieu Fonction

1912 Mont-Royal enseignement

1913 École Marie-Immaculée enseignement

1920 Disraeli enseignement

1921 École Delorimier enseignement

1922 St-Timothée enseignement

1923 Beauharnois enseignement

1929 St-Chrysostôme enseignement

1931 Maison-mère économat général

1937 École Marie-Immaculée assistante-directrice

1939 École Boucher-de-la-Bruère supérieure et directrice

1944 École Marie-Immaculée assistante-directrice

1946 École Ste-Véronique directrice

1952 La Parie (Patrie) supérieure et directrice

1955 École Le-Noblet-Duplessis supérieure et directrice

1957 Ste-Philomène supérieure et directrice

1958 L'Épiphanie directrice

1960 St-Paul-l'Ermite directrice

1962 Lajeunesse directrice

1967 École St-Nom-de-Jésus diverses fonctions

1969 Hochelaga retraitée

1970 Valleyfield retraitée

1977 Maison-mère retraitée

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